Je vais commencer cette série d’articles par un retour d’expérience personnel…
Après plus de 25 ans d’expérience professionnelle, je me suis mis, comme d’autres fois à la recherche d’un emploi de salarié pour repartir sur de nouveaux challenges professionnels. A plus de 50 ans, j’ai repris les études et j’ai voulu trouver un poste de CDO ou CMO pour pouvoir continuer sur les sujets qui me passionnent le plus, le digital et le marketing…
Alors que je n’avais jamais mis plus de 3 mois à trouver un job quand cela avait été nécessaire, pour la première fois cela semble beaucoup plus compliqué que cela. J’ai un CV et un parcours qui est diversement apprécié:
- trop senior (cher) pour les PME,
- trop vieux pour les startups,
- trop la bougeotte pour les grands groupes,
- pas assez digital native pour un pure player,
- pas assez de connaissance du secteur du client du chasseur pour le super poste où j’ai tous les requis,
- riche et intéressant pour ceux qui ont pris la peine de me rencontrer mais qui n’ont pas de poste assez à ma mesure pour l’instant.
En fait j’ai un parcours atypique car fruit de mon ouverture d’esprit, ma capacité de rebond, ma curiosité pour découvrir de nouvelles choses. Pour des recruteurs à la recherche de profils stéréotypés, ayant déjà fait le même job chez un concurrent ce n’est pas un atout, c’est même le contraire.
je pensais que cela s’appelait l’agilité, la fameuse qualité que l’on demande dans toute entreprise qui fait sa mutation digitale, non?
WTF…! entre les trop et les pas assez je vais pas me laisser abattre. Qu’à cela ne tienne, je vais utiliser la troisième corde à mon arc et créer mon job. Aide toi et le ciel t’aidera, je vais créer une société de conseil dans mes domaines d’expertise. On dit bien que le salariat n’a pas d’avenir et que dans le futur nous seront tous de auto-entrepreneurs, n’est ce pas ?
Et voilà HE Consulting est lancé… Modeste pour commencer, site internet sur wordpress, logo fait avec LogoGenie plus un peu de bidouillage perso, j’ai quand même un certificat de PAO de l’époque quand Indesign c’était Quark Xpress ! Bon ok, j’avoue, le graphiste de mon imprimerie parisienne m’a aussi un peu aidé !
Donc, à bientôt 54 ans, me voilà reparti pour lancer un business from scratch. Et après on dira que les quinquas ne travaillent pas comme les quadras. En fait c’est vrai, avec 10 ans d’expérience en plus, à condition d’être ouvert d’esprit, on est beaucoup plus efficaces et donc on va plus vite à comprendre ce qui nous entoure. Normal que l’on soit mieux payés ! C’est donc plutôt un bon investissement que de recruter quelqu’un comme moi, expérimenté et qui a la bougeotte.
Pour prendre un peu de hauteur et aller au-delà de mon cas personnel, je suis tombé sur un article qui définit très bien ce paradoxe d’un point de vue ciblage marketing, les seniors connectés…. c’est par ici:
un vrai casse tête pour le mkt: des seniors se comportant comme des millenials ! https://t.co/V9NMovJ01G
— Houssain EL GUERTIT (@h_elguertit) 24 février 2018
Tout comme pour les chasseurs de tête, un cadre de plus de 50 ans qui a un parcours en zigzag pose problème, les seniors connectés sont une cible que les gars du marketing ont du mal à adresser car c’est une nouvelle donne à maîtriser, ça n’existait pas et on les a pas vus venir! Et poutant il va falloit s’y faire car cela va devenir une des cibles les plus intéressantes: pouvoir d’achat, temps libre, capacité de prescription…
Le baby boom occidental va propulser des millions de cadres de 50, 60, 70 ans sur un marché du travail qui préfère une armée de jeunes millennials dynamiques et malléables (pas tant que ça finalement comparés à la génération X). Avec le recul de l’age de la retraite, certains n’auront d’autres choix que de rester actifs au-delà des 70 ans. Considérer que ces personnes sont dépassées par la technologie et inaptes à travailler dans des entreprises digitales est ne rien comprendre à l’apport du digital. Le digital sera inclusif. Les interfaces homme-machine deviendront tellement intuitives que n’importe qui sera capable d’en tirer parti. Il y a donc un business de la « Silver Connected Economy » qui permettra de gommer la fracture digitale intergénérationnelle.
Messieurs les chasseurs de tête, vous allez devoir comprendre ces seniors aux parcours avec des chemins de traverse car ce seront des profils de plus en plus fréquents en ces temps de turbulences où nous deviendrons tous des autoentrepreneurs prestataires de services.
Votre valeur ajoutée sera de trouver dans des profils atypiques de Millennials pour qui l’entreprise est loin dans le ranking des priorités ou de Seniors connectés autoentrepreneurs les personnalités et compétences à valeur ajoutée pour des organisations en mouvement perpétuel.
Sans cela vous allez bientôt vous faire Ubériser car quoi de plus simple pour un employeur que de chercher un clône pour le poste vacant avec Linkedin et un peu d’intelligence artificielle de plus en plus bon marché et fiable, n’est pas docteur Watson ?
merci de faire passer si vous avez aimé.
Houssain
admin3938
26 Fév 2018Bientôt tout plein de contributions sur ces thèmes !